Douleurs pendant les rapports après l’accouchement : comprendre et agir

#konselediz : ce n’est pas « dans votre tête », et non, vous n’êtes pas seule.

On vous avait parlé des nuits blanches, des couches, des montées de lait… mais des rapports douloureux après l’accouchement ? Silence radio. Et pourtant, c’est fréquent. Très fréquent. Trop pour qu’on continue à faire semblant que « tout va bien, merci ».

Alors posons les choses : si votre vagin crie « non » à la simple idée d’un câlin, ce n’est pas parce qu’il est capricieux. Il a juste vécu un traumatisme récent (accouchement, épisiotomie, sécheresse, fatigue, tsunami hormonal…). Bref, il a ses raisons #Sex0Authentique

Minute culture inutile (donc indispensable) : en lien avec bébé : la grossesse la plus longue a duré 398 jours. En moyenne une grossesse dure 273 jours.

Source : Guinness des records : 1910 par Jacqueline Haddock, une Anglaise de 23 ans

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Mais pourquoi ça fait mal ?

Parce que votre corps a changé. Parce qu’un bébé en est sorti par un chemin où par le second. Parce que vos hormones sont parties faire un tour (et ont embarqué votre lubrification avec elles).

Et parfois, il y a aussi :

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#konselediz : ce n’est pas une question de « volonté ». Ce n’est pas « dans la tête ». Et ce n’est sûrement pas une fatalité.

Petit tour d’horizon des causes moins connues

En plus des cicatrices visibles et des sécheresses bien répertoriées, il existe tout un tas de facteurs souvent méconnus qui peuvent expliquer une douleur persistante ou un inconfort intime. On fait le tour ?

Le périnée trop tendu

Eh oui, on parle souvent de périnée « détendu » ou « à rééduquer », mais il arrive aussi qu’il soit trop contracté. Un périnée crispé peut causer des douleurs à la pénétration, des sensations de brûlure ou de blocage. Et ce n’est pas « dans la tête », c’est musculaire. Un kiné spécialisé en pelvi-périnéal peut faire des merveilles ici.

Des adhérences internes

Après une césarienne, une épisiotomie ou une déchirure, il arrive que des adhérences (des sortes de « collages » internes) se forment. Ces adhérences peuvent provoquer une gêne ou une douleur, parfois loin du point de cicatrice d’origine. Encore une fois, une prise en charge adaptée (kiné, ostéopathe) peut aider à les soulager.

Une infection passée inaperçue

Parfois, une douleur persistante cache une petite infection (mycose, vaginose, cystite, etc.) pas forcément spectaculaire, mais bien installée. Si vous ressentez une gêne durable, un petit tour chez le gynéco pour faire un prélèvement peut éviter de souffrir pour rien.

Le désir est en RTT, c’est grave ?

Non. C’est même sain. Le désir, dans les semaines (ou mois) après l’accouchement, peut décider de faire une petite pause. Et franchement, entre deux tétées/biberons, trois lessives et une nuit de 2h30, qui aurait envie de se déshabiller par plaisir ? (Sauf peut-être pour une douche chaude, en solo.)

Ce que personne ne dit (mais qu’on devrait dire plus souvent)

On parle beaucoup de ce fameux « retour à la normale » après l’accouchement. Comme si, à un moment donné — bim ! — tout devait redevenir comme avant. Le corps, le couple, le désir, les sensations, la lingerie même (#konselediz : non, on ne rentre pas tout de suite dans sa culotte en dentelle d’avant).

Mais ce qu’on ne dit pas assez, c’est qu’il n’y a pas de norme. Il n’y a pas de délai universel pour « retrouver sa vie sexuelle ». Pas de chronomètre pour réactiver l’envie. Pas de formulaire à remplir pour se sentir à nouveau bien dans son corps.

Ce qu’il y a, en revanche, c’est vous, avec votre vécu, votre rythme, votre histoire.

Certaines femmes retrouvent une libido très vite, d’autres mettent des mois. Certaines n’ont pas mal mais n’ont pas envie. D’autres ont envie mais ont mal. Certaines ont les deux, ou ni l’un ni l’autre. Et tout cela est ok. Ce n’est pas un test de performance, ce n’est pas une course, ce n’est même pas un objectif. C’est juste un chemin. Et parfois, il est un peu caillouteux.

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Le rôle du partenaire : être soutien sans pression

Dans cette aventure post-partum, le ou la partenaire a souvent une place un peu floue. Témoin aimant, mais parfois désemparé(e). Présent(e), mais sans savoir comment aider. Un pied dans le rôle de co-parent, l’autre dans celui de partenaire amoureux… et une libido qui cherche sa place.

Alors comment accompagner, soutenir, aimer… sans faire pression ?

Déjà, en accueillant ce que vit l’autre avec bienveillance. Oui, même si cela signifie un « non » répété, même si la sexualité semble suspendue dans le vide, même si c’est frustrant.

Ensuite, en parlant. Pas forcément pour « trouver une solution », mais pour se dire les choses : « Je vois que tu souffres. » « Je suis là. » « Je suis frustré(e), mais je t’aime. » Ces phrases-là, simples, changent tout. Elles évitent les malentendus, les silences lourds, les non-dits qui s’accumulent.

Et puis, on peut aussi réinventer la tendresse. Se serrer plus souvent dans les bras. Se masser les pieds en fin de journée. Se laisser des petits mots. Parce que l’intimité, c’est un millefeuille d’attentions, pas seulement une question de lit.

#konselediz : on peut être frustré(e) et compréhensif(ve) à la fois. Aimer quelqu’un, c’est parfois accepter d’attendre, d’écouter, de soutenir, sans chronomètre.

Ce que dit la science (et ce qu’elle ne dit pas assez)

Côté études, il y a un chiffre qui revient souvent : entre 30 et 60 % des femmes déclarent avoir des douleurs pendant les rapports dans les semaines ou mois qui suivent un accouchement. C’est énorme. Et pourtant, c’est rarement abordé en consultation post-natale de manière approfondie.

Des recherches montrent aussi que :

  • L’allaitement baisse le taux d’œstrogènes, ce qui entraîne une sécheresse vaginale (eh oui, les hormones ne sont pas que des « humeurs »).
  • La douleur lors des rapports peut avoir un impact durable sur le couple, si elle n’est pas prise en charge.
  • Les femmes qui bénéficient d’un accompagnement (kiné périnéal, sexothérapie, soutien psychologique) retrouvent plus rapidement une vie intime épanouie.

Mais ce que la science dit peu, c’est l’impact sur l’estime de soi, sur le sentiment d’être « normale » ou non, sur la culpabilité que peuvent ressentir certaines mères. Et là, on a encore du chemin à faire pour que médecine et humanité se tiennent par la main.

Le grand oublié : le vécu émotionnel autour de la douleur

Quand on parle de douleurs pendant les rapports après un accouchement, on pense souvent au corps. Aux cicatrices. À la sécheresse. À la fatigue. Bref, au « technique ».

Mais qu’en est-il de ce qu’on ne voit pas ? De ce qui se passe dans la tête, dans le cœur, dans l’estime de soi ? Parce que vivre une douleur récurrente dans un moment censé être tendre, voire joyeux, ce n’est pas neutre. C’est un choc émotionnel. Et ça peut laisser des traces.

Certaines femmes se sentent trahies par leur propre corps. D’autres ressentent une profonde solitude, comme si elles ne reconnaissaient plus ni leur corps, ni leur libido, ni même leur couple. Et cette confusion peut vite devenir un poids, une spirale de silence et de culpabilité.

Et si on en parlait, justement ? Parce que non, ce n’est pas « dans la tête », mais c’est dans le vécu. Et ça, ça mérite d’être reconnu. D’être nommé. D’être entendu.

#konselediz : la douleur n’est pas qu’un signal physique. C’est aussi un message émotionnel. Et il mérite d’être écouté avec bienveillance.

Et le couple dans tout ça ?

Ce n’est pas le moment le plus sexy de votre vie. C’est vrai. Mais c’est souvent un moment où l’amour prend d’autres formes : des gestes, du soutien, des regards qui disent « je t’aime même on n’a rien fait depuis des mois ».

Et parfois, c’est dans ces moments-là qu’on tisse un lien encore plus fort.

Pourquoi ce sujet reste tabou ?

C’est fou, quand on y pense. On parle (presque) librement des contractions, des couches lavables, des nuits blanches, de l’épuisement parental… Mais quand il s’agit de dire : « J’ai mal pendant les rapports après mon accouchement », là, silence radio. Malaise. Changement de sujet. Ou pire : minimisation.

Pourquoi ? Parce que la douleur intime touche à deux tabous majeurs : la sexualité et la maternité. Deux domaines où la société adore distribuer des injonctions.

D’un côté, on devrait être des mères rayonnantes, comblées, douces, disponibles, patientes… De l’autre, des femmes désirables, épanouies, prêtes à retrouver une vie sexuelle « normale » rapidement, sans faire de vagues.

Autant dire qu’avoir mal, ne pas avoir envie, pleurer après un câlin raté ou dire non pendant des semaines… casse un peu la peinture trop parfaite. Et certaines femmes finissent par penser que c’est elles le problème.

Autre frein : les professionnel(les) de santé eux-mêmes n’osent pas toujours aborder le sujet. Par manque de temps, de formation, ou simplement parce que « ça fait partie du post-partum ». Oui mais non. Parce que normal ne veut pas dire acceptable. On a le droit d’avoir mal, mais on a surtout le droit de chercher à ne plus avoir mal.

Enfin, il y a le tabou de la parole : dans beaucoup de cultures, dans beaucoup de familles, dans beaucoup de cercles d’amis… on n’en parle pas. Ou à demi-mot. Comme si c’était une honte. Comme si parler de douleurs sexuelles était un aveu de faiblesse, de frustration, ou pire : d’échec.

#konselediz : ce n’est pas en taisant nos douleurs qu’elles disparaissent. C’est en les nommant qu’on peut enfin commencer à les soulager.

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Les fausses idées qui font mal

Ah, les idées reçues. Celles qu’on entend au détour d’un café, d’un forum, d’une vieille tante bien intentionnée. Ces petites phrases assassines, parfois dites avec le sourire, qui peuvent laisser des traces plus profondes qu’on ne le croit.

Voici un petit florilège à démonter joyeusement.

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En conclusion :

Avoir mal pendant les rapports après un accouchement, ce n’est pas une faiblesse, ce n’est pas rare, et ce n’est sûrement pas une punition divine. C’est un signal. Le corps dit stop ? Écoutons-le, accompagnons-le, réapprivoisons-le.

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Avant d’être ici pour vous, j’ai été vous :

Le lendemain de mon accouchement traumatique pour ma grande, je me revois assise sur ma bouée Hello Kitty me permettant de « mieux supporter » les douleurs liées à la naissance en boulet de canon de ma pépètte. Ce souvenir, à la fois absurde et poignant, est resté gravé dans ma mémoire. Cette petite bouée rose, aux airs enfantins, est devenue ma seule alliée. Avec un corps que je ne reconnaissais plus. Chaque geste, chaque mouvement, même minime, réveillait une douleur sourde, constante, et m’imposait un rapport tout à fait nouveau à mon propre corps.

13 ans plus tard, j’ai eu une césarienne pour mon petit dernier. Une autre expérience, tout aussi marquante mais différente. Une protection programmée pour éviter que mon périnée ne me lâche totalement. Cette fois, c’était une cicatrice visible que l’on cache, mais que l’on sent en permanence. Là encore, les jours et les semaines qui ont suivi n’ont pas été simples. Se lever, porter mon bébé, rire même… tout semblait tirer, brûler, résister.

Pour ces deux post-naissances, j’étais très tendue à l’idée de reprendre une vie sexuelle. Cette tension n’était pas anodine : elle venait de la peur. Une peur viscérale, celle d’avoir mal. De ressentir une douleur que je ne pouvais ni prévoir ni contrôler. La peur que mon corps me trahisse, qu’il ne soit plus capable de ressentir du plaisir, qu’il reste figé dans cette mémoire de douleur. Et puis, il y avait aussi cette pression sourde, celle que l’on s’impose ou que l’on croit percevoir : retrouver une « vie de couple normale », comme si tout devait redevenir comme avant.

Mais rien n’était comme avant. Mon corps avait changé. Mon esprit aussi. Et il a fallu du temps. Beaucoup de temps.

La communication avec mon mari, la patience dont il a fait preuve, et celle que je me suis enfin accordée à moi-même ont été essentielles pour me redonner confiance en mon corps. Pouvoir lui dire sans honte : « J’ai peur », « Je ne suis pas prête », ou encore « Je ne sais pas comment faire » a ouvert la voie à une nouvelle forme de complicité. Une tendresse sans attente, sans pression. Un amour plus profond, parce que nourri de respect et d’écoute.

Mais surtout, j’ai appris à m’écouter, moi. À ne pas brusquer les choses. À accepter que mon désir reviendrait à son rythme. À comprendre que la douceur, ce n’était pas seulement un geste de l’autre, mais aussi un soin qu’on s’apporte à soi-même.

Aujourd’hui encore, je ne minimise pas ces épreuves. Mais je les regarde avec bienveillance. Parce qu’elles m’ont appris la force qu’il y a dans la lenteur, dans l’écoute, et dans l’amour qu’on se donne❤️

À très vite pour d’autres éclats de vie (et de rire) ! #Sex0Authentique

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