L’arrivée d’un bébé, c’est censé être le « plus beau jour de ta vie », paraît-il. Sauf que. Parfois, au lieu d’un arc-en-ciel et d’un flot d’amour infini, c’est la pluie qui s’installe. Et pas une petite bruine romantique non… plutôt une bonne grosse tempête émotionnelle qu’on n’avait pas vu venir.
C’est ça, la dépression post-partum. Et devinez quoi ? Elle n’épargne pas l’intimité.
#konselediz : c’est normal. Et non, ce n’est pas votre faute #Sex0Authentique
Minute culture inutile (donc indispensable) : La dépression post-partum touche de 10 à 20 % des nouvelles mères.

Quand la libido roupille plus que bébé (et c’est dire)
La dépression post-partum, c’est comme si ton cerveau s’était mis en mode « économie d’énergie » :
- Envie de rien, pas même de Netflix (c’est dire).
- Culpabilité puissance 1000, même quand tu te fais un thé.
- Corps en grève, entre fatigue chronique, douleurs persistantes, et… le sexy qui a fui très loin.
Résultat ? L’intimité, la vraie, celle qu’on partage (ou qu’on ressent pour soi-même), est reléguée quelque part entre le linge sale et le tube de crème pour mamelons.
Mais pourquoi ça touche aussi le désir ?
Parce que le désir, c’est du vivant. Et quand on se sent éteint(e), il est normal que le feu ne prenne pas. Le feu a besoin de souffle pour vivre.
La dépression post-partum vient souvent avec :

Ce n’est pas vous. Ce n’est pas votre couple. C’est la tempête.
Et dans une tempête, on s’accroche à ce qu’on peut.
Parfois, l’intimité devient un regard bienveillant, une main posée sur l’épaule, un « je suis là, même si t’as pas envie de moi ce soir… ou cette année ».
Recréer du lien peut passer par la tendresse, l’écoute, les petits gestes, sans attendre que la libido revienne en fanfare. Elle reviendra. Elle met juste sa cape d’invisibilité pour l’instant.
Demander de l’aide, ce n’est pas une faiblesse. C’est du charisme.
C’est avoir le courage de dire « là, j’en peux plus » au lieu de continuer à faire semblant que tout va bien, alors que tu tiens debout uniquement grâce au café et à la volonté divine (et encore, pas toujours dans cet ordre). C’est reconnaître qu’on a atteint une limite, et qu’on mérite du soutien, du vrai, pas juste un « ça va passer » lancé à la va-vite.
Voir un professionnel (sage-femme, psy, gynéco, sexothérapeute ou autre super-héros du quotidien), ce n’est pas un aveu d’échec. C’est un acte de puissance, de responsabilité, et surtout, d’amour envers soi-même. C’est tendre la main pour qu’on nous aide à se relever. C’est dire, avec force : « Je veux aller mieux » Même si la voix tremble un peu. Même si on a dû se motiver pendant une semaine entière pour passer ce coup de fil. Même si on ne sait pas trop par où commencer une fois assis dans le cabinet
Et ça, franchement, c’est beau. C’est lumineux. Même avec les cheveux en chignon de survie, les cernes jusqu’aux joues, le tee-shirt tâché de lait ou de chocolat (ou les deux), et cette impression persistante d’être un peu « à côté de la plaque ». Parce que c’est précisément dans ces moments-là, quand on se sent à bout, un peu flou, un peu perdu, que demander de l’aide devient un acte radical de bienveillance.
Demander de l’aide, c’est dire à soi-même qu’on mérite d’aller bien. Pas « à peu près », pas « comme on peut », mais bien vraiment. C’est se choisir, même quand on n’a pas l’énergie de faire autre chose. C’est choisir de mettre des mots sur ce qu’on traverse, pour ne plus le vivre seul(e). Et quand les mots ne sortent pas, c’est choisir juste d’être là, en face d’un regard qui ne juge pas.
Il faut du cran pour dire : « J’ai besoin d’aide. » Il faut une force immense pour se montrer vulnérable dans un monde où on nous pousse à tout gérer, tout assumer, sans broncher.
Alors si tu es à ce moment-là, si tu envisages de demander du soutien : bravo. Vraiment. Tu es déjà en train de poser les premières pierres d’un chemin qui mène vers un mieux, un apaisement, un espace pour respirer.
Et si tu l’as déjà fait ? Alors savoure-le. Même un tout petit peu. Même en larmes. Même avec des doutes. Parce que tu avances. Et ça, ça mérite d’être célébré.
Quand l’autre ne comprend pas — L’impact sur le couple
Ah, le fameux « Je suis là pour toi », souvent entendu, mais parfois mal compris. Parce que si, en théorie, ton partenaire est censé être ton épaule réconfortante pendant cette tempête, en pratique, les choses peuvent être un peu plus compliquées.
D’un côté, il y a toi, qui te sens complètement déconnectée, épuisée, et émotionnellement fragile. Et de l’autre, il y a ton partenaire, qui, même s’il veut te soutenir, se retrouve parfois aussi perdu que toi. Il pourrait se sentir rejeté, délaissé, ou même désemparé face à cette version de toi qui semble avoir disparu derrière un tourbillon d’émotions.
Ce décalage peut créer des tensions. Parce qu’on attend de l’autre qu’il comprenne, qu’il devine ce que l’on ressent, sans nécessairement le verbaliser. La communication devient floue, et l’intimité, une fois partagée, semble soudainement hors de portée.
Alors comment faire pour ne pas sombrer dans la solitude émotionnelle du couple ?
Il est crucial de garder à l’esprit que cette phase ne définit pas le couple à long terme. Le soutien mutuel est essentiel, même si ça passe par des gestes simples : discuter ouvertement de ce que chacun ressent, même si ce n’est pas facile, et surtout, ne pas hésiter à exprimer ses besoins. La dépression post-partum peut être une tempête pour le couple, mais elle peut aussi être l’occasion de réinventer la façon dont on communique et se soutient. L’essentiel est d’être honnête et de ne pas laisser les non-dits se multiplier.
Se reconnecter autrement : intimité sans sexualité
La dépression post-partum transforme non seulement la libido, mais aussi l’idée même de l’intimité. L’envie de sexe ? Presque inexistante. Mais l’intimité, ce n’est pas que du sexe. L’intimité, c’est aussi cette connexion plus profonde qui se vit au-delà de la simple relation physique.
Comment alors recréer un lien avec son partenaire quand l’envie n’est pas là ?
Cela peut passer par de petites attentions : des gestes tendres, des caresses non sexuelles, des moments à deux où on se laisse juste être. C’est un regard, une main dans le dos, un simple « je suis là » qui peuvent suffire à maintenir une forme de connexion, même si le sexe est mis en pause.
Le sexe n’est pas la seule manière de renforcer l’intimité dans un couple. Parfois, se retrouver dans la douceur du quotidien (comme regarder un film ensemble ou simplement discuter de ses journées) permet de préserver ce lien fragile. Et ces petites étapes peuvent progressivement rétablir une base sur laquelle reconstruire un désir commun, sans pression.

Le partenaire aussi peut sombrer (et c’est important d’en parler)
Souvent, on parle de la maman dans cette période post-partum, mais qu’en est-il du partenaire ? Ce dernier vit aussi un bouleversement, même s’il ne le vit pas de la même manière. Si la maman se retrouve dans un tourbillon d’émotions, le partenaire se sent souvent impuissant face à la situation. Il peut aussi éprouver de la frustration, de l’anxiété, ou même du stress.
La dépression post-partum ne touche pas seulement la mère, elle affecte le couple dans son ensemble. Le partenaire peut être confronté à des changements qu’il n’avait pas anticipés, comme une baisse de l’intimité physique ou une communication qui se fait plus rare et moins fluide.
Il est donc crucial que le partenaire se sente aussi soutenu, car, comme pour la maman, il peut avoir besoin d’espace pour exprimer ses émotions et comprendre comment mieux accompagner la situation.
Quelques pistes pour le partenaire :

Outils et pistes concrètes pour (re)trouver un chemin à deux
Quand la dépression post-partum s’installe, tout semble flou, même l’idée de retrouver l’intimité et la complicité dans le couple. Mais la bonne nouvelle, c’est qu’il existe des outils pour avancer, pas à pas.


En conclusion :
La dépression post-partum peut faire vaciller l’intimité, mais elle ne la détruit pas. Elle la met en pause. Elle la transforme. Elle invite à revoir la tendresse autrement.
Et surtout, elle se soigne. Avec du temps, de l’aide, du repos… et une bonne dose d’amour (de soi, surtout).
Et si, en chemin, vous arrivez à en rire un peu — même juste d’un « truc » absurde dans cette période floue — alors vous êtes déjà sur le chemin de la lumière.

Ce n’est pas parce que cette émotion semble endormie qu’elle est perdue. Le temps, la patience, et les petits gestes bienveillants peuvent raviver cette flamme, une étape à la fois.

Avant d’être ici pour vous, j’ai été vous :
Au fond des abysses du post partum pour le petit deuz, j’étais tellement fatiguée que j’ai dit « oh pardon monsieur » au lave-vaisselle contre lequel j’avais encastré mon petit orteil. Oui, j’ai parlé au lave-vaisselle. Poliment, en plus. Avec un ton sincère. Comme s’il avait été choqué par mon manque de délicatesse. Et ensuite, j’ai eu mal. Vraiment mal. Le genre de douleur aiguë et sourde qui monte jusqu’au cerveau en une fraction de seconde et te donne presque envie de pleurer. Et ce n’est pas qu’une envie de pleurer, tu pleures en fait car le moindre évènement aussi insignifiant soit-il est prétexte à vider ses canaux lacrymaux (on aurai d’ailleurs pensé qu’avec toutes ces larmes ces canaux seraient vides mais non c’est visiblement un puits sans fond).
Mais ce jour-là, allez savoir pourquoi, avant de pleurer, j’ai eu un fou rire. Un de ceux qui secouent tout le corps, qui sortent sans prévenir, comme un petit miracle dans le chaos. Un fou rire franc, inattendu, qui m’a échappé sans que je ne cherche à le retenir. Et ça m’a fait un bien fou.
Parce que dans les profondeurs du post-partum, quand tu ne sais plus très bien quel jour on est, quand tu portes les mêmes vêtements tachés de lait depuis deux jours et demi, et que tu as dormi un total de 3h42 réparties sur la semaine entière… ce genre de moment, c’est de l’or en barre. C’est un petit trésor d’humanité. Une preuve que quelque part, au fond du tunnel, il y a encore un peu de lumière. Ou au moins une ampoule basse consommation.
Je crois que c’est ça, aussi, le post-partum. Ce mélange étrange et absurde de fatigue extrême, de larmes sans raison, de tendresse bouleversante, et parfois, de moments de grâce inattendus. Comme parler à un lave-vaisselle et y trouver, malgré soi, une forme de poésie (ou au moins de répit mental). Il faut dire que quand ton cerveau fonctionne au ralenti, tu peux confondre ton bébé avec ton coussin d’allaitement, oublier ton propre prénom pendant quelques secondes, ou fondre en larmes devant une publicité pour du fromage.
Mais ce rire-là, ce jour-là, m’a rappelé que j’étais encore là. En vie. Capable de ressentir autre chose que la fatigue. Capable d’humour. Capable d’amour. Il a réchauffé quelque chose en moi qui avait commencé à geler, doucement, sans bruit : ma capacité à m’émerveiller, à lâcher prise, à trouver de la tendresse même dans l’absurde.
Alors oui, j’ai eu mal. Mais j’ai ri. Et ce rire, aussi insignifiant soit-il, m’a portée. Il m’a rappelé que tout ne tourne pas autour des couches, des pleurs et des tétées nocturnes. Qu’il y a encore de la place pour l’imprévu, le vivant, et même pour les fous rires débiles à 14h32 devant un électroménager.
Et ça, franchement, c’est presque aussi fort qu’une infusion chaude bue en entier. Presque❤️
À très vite pour d’autres éclats de vie (et de rire) ! #Sex0Authentique