Vous venez de donner la vie, et maintenant vous vous demandez où est passée la vôtre ? Entre les biberons, les couches et les réveils nocturnes, votre libido a décidé de partir en vacances sans vous prévenir. Rassurez-vous, c’est normal. Mais comment retrouver une once de désir quand on rêve juste d’une sieste de 3 jours ?
Voici quelques pistes (et quelques rires) pour survivre à cette étape #Sex0Authentique
Minute culture inutile (donc indispensable) : plus bas, on va discuter d’organisation = 16% des personnes préfèrent planifier leurs rapports sexuels.
Source : Sex report d’Amorelie en 2023

Le sommeil, ce grand remède oublié
Avant le désir, il y a… le sommeil. Parce que soyons honnêtes : quand on dort moins de 3 heures par nuit, même Ryan Gosling en peignoir de soie n’éveillerait pas grand-chose (à part peut-être une demande de baby-sitting). À ce niveau de fatigue, même la pensée d’un câlin peut ressembler à une épreuve d’endurance.
Et pourtant, il faut le dire : le sommeil est la base de tout. C’est lui qui régule notre humeur, notre énergie, notre libido. Sans lui, même une boîte de chocolats, une pluie d’aphrodisiaques et un slow langoureux ne suffiront pas.
Astuce : dès que bébé ferme un œil, au lieu de ranger la maison ou lancer une machine, faites pareil. Une sieste partagée peut vite déraper… vers un câlin ou un ronflement commun (et les deux sont bons à prendre !). Ce moment de pause, même bref, permet souvent de se reconnecter. C’est une invitation à s’abandonner, sans pression, sans performance.
Et pour les parents qui ont d’autres enfants, le casse-tête devient olympique : jongler entre la sieste du petit dernier, les devoirs de l’aîné, les repas, et les éventuelles crises existentielles de 17h42 (« je ne veux pas de pâtes mais je veux des pâtes »). Là, il faut être stratégique. S’allier. Et parfois, accepter que le désir soit en mode veille prolongée.
Désirer, c’est aussi… en rire
Le désir post-bébé, ce n’est pas glamour. C’est un sein qui fuit, une couche qui explose, un corps qui ne se reconnaît plus. Mais c’est aussi un terrain fertile pour développer l’humour en couple. Et ça, c’est précieux. Parce qu’en rire ensemble, c’est déjà partager quelque chose d’intime.
Exemple : « Chéri, si tu changes cette couche explosive pendant que je prends une douche de 4 minutes, je te fais un strip-tease… avec mon pyjama pilou-pilou. »
#konselediz : ça marche.
Rire ensemble, c’est une manière détournée de dire « je suis encore là », même si on ne se sent plus tout à fait soi-même. C’est une manière douce de rappeler à l’autre qu’on l’aime, même si on ne le regarde plus avec les mêmes yeux (parce qu’on a des cernes de trois kilomètres, certes, mais aussi parce qu’on traverse une tempête ensemble).
Et puis, entre nous, qui a dit que le désir devait toujours être sexy ? Parfois, c’est juste une main sur l’épaule, un clin d’œil complice, une vanne pourrie lancée entre deux biberons, et c’est tout ce qu’il faut pour rallumer une étincelle.
Et si jamais vous vous surprenez à rire pendant un moment censé être « hot », eh bien… tant mieux. Le rire est un aphrodisiaque sous-estimé. Moins coûteux que les huiles essentielles, et plus efficace qu’une bougie qui sent la vanille artificielle.

Et soyons clairs : personne n’a dit que planifier = faire l’amour systématiquement. Parfois, le rendez-vous galant finit en sieste partagée. Parfois, le spa devient un moment pour parler. Et c’est très bien aussi. Ce qui compte, c’est l’intention : se retrouver. Se rappeler qu’on est plus que des co-parents en pilotage automatique.


Bonus : quand le désir revient… mais pas en même temps
Petit dilemme courant : l’un des deux partenaires ressent le retour du désir… et l’autre pas du tout. Frustration en vue ? Oui, mais pas forcément tension.
Ce décalage est normal. Ce n’est pas un rejet personnel. Ce n’est pas une preuve de désamour. C’est souvent juste une question de rythme. Le corps, l’esprit, les émotions : tout ne se remet pas en marche à la même vitesse.
L’idée n’est pas de forcer, mais de dialoguer. Ce que tu ressens, ce que tu aimerais, ce que tu redoutes. Et dans l’attente, cultiver d’autres formes de proximité. Câlins, peau contre peau, rire, regards. Le désir peut se reconstruire sur des gestes minuscules.
Et puis…
Il y a cette pression silencieuse – parfois sociale, parfois intérieure – qui flotte au-dessus de nous comme un petit nuage chargé de « tu devrais ». Tu devrais te remettre plus vite. Tu devrais avoir retrouvé ton énergie. Tu devrais recommencer à faire l’amour. Tu devrais retrouver ton corps, ton couple, ton peps. Mais franchement, qui a décidé qu’on devait être à nouveau disponible sexuellement deux semaines après avoir donné la vie, recousue ou non, avec ou sans fuites ? C’est un peu comme si on sortait d’un marathon en talons aiguilles, et qu’on nous demandait de danser un tango dans la foulée.
Le désir, ce n’est pas un interrupteur qu’on allume ou éteint à la demande. Ce n’est pas parce qu’un corps a mis un bébé au monde qu’il est prêt, émotionnellement et physiquement, à redevenir un terrain de jeu. Il faut du temps. Parfois beaucoup. Parfois moins. Parfois jamais comme avant. Et c’est normal.
Mais ça, personne ne nous le dit vraiment. On nous parle des couches, des montées de lait, des nuits hachées. Mais rarement de cette sensation de ne plus habiter son propre corps. De se regarder dans la glace et de ne pas se reconnaître. D’avoir l’impression que tout ce qu’on était avant est suspendu, rangé quelque part dans un carton intitulé « version précédente ».
Alors quand on parle de désir, il faut aussi parler de ça. Du deuil temporaire de certaines parts de soi. De la réinvention douce, à petits pas, sans culpabilité. Parce que non, ce n’est pas parce qu’on n’a pas envie tout de suite qu’on aime moins son partenaire. Ce n’est pas parce qu’on repousse un câlin qu’on rejette l’autre. C’est parfois juste qu’on n’a plus la bande passante. Et soyons honnêtes : quand on a passé 45 minutes à essayer d’endormir un bébé en tenant une veilleuse de la main gauche, un biberon de la main droite, et un doudou avec les dents, il ne reste plus grand-chose pour le reste.
Et pourtant… le couple est là. En arrière-plan. En veille. Un peu comme une application oubliée qui tourne encore, discrètement, sans consommer trop de batterie. Il suffit parfois d’un petit geste pour la rouvrir. Pas un geste sexuel, forcément. Un regard. Une main dans les cheveux. Un café préparé sans rien dire. Une blague nulle qui fait quand même rire. Ces micros-moments qui disent : « Je te vois, même si tu es cachée derrière deux cernes et un tee-shirt avec des taches suspectes. » Et c’est là que ça commence à se réanimer.
L’intimité post-bébé, c’est un nouveau langage à apprendre. Un langage lent, parfois maladroit, mais terriblement touchant. Ce n’est pas la passion torride des débuts. C’est une tendresse qui s’ajuste, un désir qui apprend à se manifester autrement. Et souvent, ce sont les choses les plus inattendues qui ravivent la flamme : une douche qu’on arrive à prendre seule, une nuit où bébé dort 4 heures d’affilée (le graal), un moment où l’on se sent enfin un peu fraîche, un peu disponible, un peu soi.
Et surtout, surtout : il faut s’autoriser à en parler. Entre vous. Sans filtre. Sans honte. Avec humour si possible. Dire « je t’aime mais là j’ai envie de dormir » n’a jamais été un crime passionnel. Dire « j’aimerais, mais je n’y arrive pas encore » peut devenir un acte d’amour plus grand que n’importe quelle performance. L’important, c’est de garder la connexion. Même fine. Même fragile. Même juste un fil tendu entre deux fatigues olympiques. Ce fil-là, s’il est entretenu, résiste à tout.
Et puis un jour, sans prévenir, il y a un petit frisson qui revient. Une envie fugace. Un baiser qui dure une seconde de plus. Une caresse qui donne envie d’une autre. Et là, c’est comme une renaissance. Ce n’est pas le désir d’avant, c’est un nouveau désir. Plus profond. Moins impulsif peut-être, mais plus enraciné. Un désir qui connaît les nuits blanches, les biberons renversés, les engorgements mammaires et les pyjamas à pressions impossibles… et qui choisit quand même de revenir. Par amour. Par envie. Par douceur.
Alors oui, concilier fatigue et désir avec un nouveau-né, c’est un parcours du combattant. Mais c’est aussi une formidable leçon d’humilité. Et de patience. Et si vous y allez à votre rythme, sans pression, en vous écoutant vraiment… il y a fort à parier que vous retrouverez une intimité encore plus belle. Plus vraie. Et peut-être même plus drôle qu’avant.
En conclusion :
Concilier fatigue et désir, c’est un art. Parfois un exploit. Mais avec un peu d’humour, de tendresse, et beaucoup de bienveillance envers soi et l’autre, on y arrive. Et quand on n’y arrive pas… on dort. Et ça aussi, c’est sexy.


Avant d’être ici pour vous, j’ai été vous :
J’étais tellement épuisée après la naissance du petit dernier que j’étais en mode pilote automatique à tel point qu’un jour, au lieu de prendre le biberon pour lui donner à manger, j’ai pris la bouteille d’eau (je vous rassure, le bouchon était fermé), l’ai penché vers sa bouche et du coup le pioupiou hurlait en refusant d’ouvrir la bouche et moi je ne comprenais pas il m’a bien fallu 1 minute – c’est trèèèèèèèès long 1 minute – pour comprendre…. Et cette minute-là, je vous jure, c’était comme un tunnel flou, une sorte de bug cérébral où plus rien ne faisait sens. Je regardais mon bébé, il me regardait (enfin, il me hurlait dessus avec la force d’un ténor en colère), et dans ma tête, j’essayais de comprendre pourquoi ça ne marchait pas. J’avais l’objet en main, j’étais devant lui, prête à lui donner ce qu’il réclamait… sauf que ce n’était pas le bon outil. Pas du tout. Et j’ai pleuré.
Ce jour-là, j’ai vraiment pris conscience que mon cerveau était en grève. Pas une grève franche, avec piquets et slogans, non. Une grève sournoise, silencieuse. Une grève molle qui me faisait passer à côté de l’évidence. La fatigue post-partum, c’est ça : ce n’est pas juste être fatiguée, c’est se dissoudre un peu. Oublier des gestes simples, ne plus avoir accès à ses pensées habituelles, et parfois même… ne plus savoir comment on s’appelle.
Il faut dire qu’à ce moment-là, je dormais par tranches de 1h, quand tout allait bien. Mon corps était là, mais mon esprit… eh bien, il flottait quelque part entre la table à langer et la cuisine.
Quand on est sur un stade de fatigue extrême, certaines activités ne sont pas prioritaires tant que le réservoir de repos n’est pas rempli. Et parmi ces activités, il y a penser, parler, se souvenir, désirer… Le désir, justement, peut devenir aussi lointain qu’un voyage en Australie : on sait que c’est beau, qu’on aimerait y aller, mais on n’a ni les moyens ni l’énergie pour réserver les billets. Pas tout de suite.
Alors ce jour-là, j’ai reposé la bouteille d’eau, j’ai attrapé le vrai biberon (le bon, le chaud, le lait qui nourrit, le miam-miam tant attendu par le pioupiou), et je me suis dit que j’avais touché un niveau de fatigue digne d’une aventure de science-fiction. Mais j’ai aussi compris que je n’étais pas seule. Que ce genre de moment, absurde et troublant, fait partie du voyage. Et qu’il est normal, profondément normal, de ne plus être « performante » quand on manque autant de sommeil.
Ce n’est pas un échec. C’est un signal. Un cri (en l’occurrence, celui du pioupiou) pour rappeler que moi aussi, j’avais besoin d’être nourrie. De repos. De douceur. D’indulgence
À très vite pour d’autres éclats de vie (et de rire) !#Sex0Authentique